Pendant le mois de Mars 2017,
quatre classes de l’ISJA (Institut Sainte Jeanne d’Arc) de Dakar sont accueillies à Mboro, à la Pépinière des Brigades Vertes pour découvrir l’environnement naturel (3 classes de CP et 1 CE1). Il s’agit de la seconde édition. L’année dernière, deux classes sont venues partager avec nous le travail de conservation de la terre et ce sera pour certains élèves de l’ISJA, déjà présents alors, l’occasion de revisiter des sites où ils sont intervenus il y a un an, plantant des arbrisseaux qu’ils retrouveront épanouis et grandis.
Ils sèment ce qu’ils remportent pour des souvenirs en classe, plantent des bois, bouturent de nouvelles plantes endémiques ou exotiques, tirent l'eau du puits, arrosent, nourrissent la volaille, donnent aux ânes les fruits d’acacias dont ces derniers raffolent, comparent les arbres adultes avec les mêmes essences encore jeunes, regardent étonnés l’ingéniosité des graines et la variété des semences qui les génèrent, hument les parfums de cent plantes, goûtent aux baies sûrement comestibles des haies sauvages en cheminant dans la campagne. Ils visitent de petites exploitations respectueuses de l’environnement, saluent les paysans du pays, et bien d’autres choses encore que nous tairons car les puits d’où ils tirent à la force de leur bras l’eau nourricière, gardent dans leur profondeurs des secrets que nous préservons.
La mémoire de l’énorme Baobab, qui surplombe la Forêt du CIFOP, dans le creux duquel un génie convie au courage et dispense la permission de l’escalader, restera imprimée dans les esprits. Il aura fallu les bras joints de 23 enfants et de 8 adultes pour lui faire une festive farandole, ce qui en dit long sur la taille du tronc de ce pachyderme botanique, gratte-ciel où logent par centaines les chauves souris pollinisatrices qui chaque soir en sortent pour aller dévorer ici et là 50% de leur masse corporelle.
Comme ce geste de repiquer un jeune arbre dans la terre nourricière restera gravée dans les souvenirs des plus petits et des plus grands, l’agile et vertigineuse grimpée du palmier à Huile par l’Ami Sébastien, arbre dont il récolte la sève sucrée à plus de 20 mètres de hauteur, marquera aussi leurs esprits. Qu’elles sont sympathiques ces toutes petites sœurs, qu’ils sont aimables ces petits frères, qui nous écoutent nous extasier et caresser la terre ! Et qu’ils nous dispensent leur confiance vive ! Qu’ils sont disponibles et motivés leurs maitres et maitresses, éducateurs et leurs guides.
Mais plus que leurs habituels maîtres, voici la nature. Ici elle les enveloppe et prend d’eux un soin qu’un instinct qui les habite fait briller en concert tous leurs yeux. Les Instituteurs eux mêmes n’en ressortiront pas indemnes.
Nous remercions tous les consciencieux partenaires qui ont contribué à ces élans, la Ville de Clichy la Garenne et la Commune de Mboro, le Campement des Niayes où la nuit est sûre et douce, la Société FC TELECOM pour son appui fidèle, l’institution Ste Jeanne d’Arc pour sa confiance.
Merci à Ibou, Bachir, Thérèse, Marie Hélène, à Salimata , Marie Louise, à Ndeye Sylvie et Céline les attentives infirmières, à Léo, à Isabelle, Karine, Germaine et Michèle les maitresses, Symphorien l’anglophone maître qui se fera une joie de traduire le présent article, à l’autre Isabelle, Nanou, animatrice de choc, ainsi qu’à Dominique le grand forestier qui va glaner dans des contrée éloignées des semences exotiques, Abdou Fleur, Pape Diarra, Moussa l’artiste recycleur de Popenguine, Mbol et Cheikh, Abdoulaye, moi avec eux, Moustapha notre voisin éleveur roi du bricolage, Michel l’homme du Sine qui fait germer les récalcitrantes, Sébastien le voltigeur de la Casamance qui monte au faîte des Élaeis Guinéensis élancés comme on marche, Dagobert l’âne Doux, Nanthilde sa noble Compagne, fille de Mouna, les Chiens Lincoln et Lion, les poules, les canards, les dindons et j’en passe. On m’excusera de bon cœur j’espère pour les carences inévitables de ces remerciements.
Se sont croisés harmonieusement et dans la joie durant ces journées à Mboro, sous les ombrages patients et conciliateurs les enfants de toutes les régions du Sénégal, du Liban, des USA, du Cameroun, de la France, du Bénin, du Togo. De la Guinée, la Belgique, La Côte d’Ivoire et du Canada, Dagobert n’a pas fait la Différence.
N.B. Une relation doit S’installer avec l’association SFM de Clichy la Garenne qui a été réceptive à la proposition des institutrices de l’ISJA de mettre en amicale correspondance les enfants d’ici et les enfants de France.
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