1- Bonjour, tout d’abord veuillez nous présenter en quelques mots votre association!
Stéphane Fall : Les Brigades Vertes sont une association qui œuvre dans le domaine de la solidarité internationale et en particulier au Sénégal.
Son objectif est d’apporter une contribution significative au reboisement dans le Sahel afin de lutter contre la désertification, contre la dégradation de l’environnement, la pauvreté, l’exode rural et d’une façon générale contre tous les facteurs consécutifs à l’avancée du désert dans la zone subsaharienne. Les Brigades Vertes entretiennent des pépinières au Sénégal, outil indispensable pour réaliser leurs campagnes de reboisement.
Sachant que c’est par l’éducation et l’instruction des enfants que les choses changent, nos cibles privilégiées sont les établissements d’enseignement. Un travail important est cependant mis en œuvre auprès des Communautés Rurales partenaires où nous réalisons des opérations de reboisement avec les habitants ce, en l’occurrence dans la Communauté Rurale de Darou Khoudoss où est sise la principale pépinière des Brigades Vertes (photo).
Les personnes impliquées viennent de tous les horizons.
A cet égard, notre structure vise à favoriser les échanges et la fraternité autour de ce bien commun que sont la vie, la terre, la nature.
Dans le cadre de cette fraternité qui exige une attention de tous les jours, des jumelages ont été organisés entre des écoles du Sénégal et trois établissements scolaires de Clichy dont les élèves entretiennent une correspondance régulière.
2- Pourquoi le nom « les Brigades Vertes »? Qu’est-ce que cela symbolise ?
Stéphane Fall : Il est vrai que le terme de « Brigades », même tempéré par cette couleur verte de l’espoir peut revêtir une connotation guerrière et belliqueuse. Peut-être qu’il est temps que l’énergie soit mobilisée avec autant de détermination pour la préservation de notre environnement commun qu’elle l’est trop souvent pour sa destruction.
Alors, certes une Brigade pour ce travail, mais rassurons-nous, une brigade armée de pelles, de râteaux, véhiculée par des brouettes et dont les éléments principaux auxquels n’échappe aucune discipline sont les arbres et des hommes de bonne volonté.
L’ennemi, car s’en est un, c’est la dégradation progressive de notre terre partagée. La douce guerre est engagée.
3- Vous intervenez au Sénégal ! Comment ça se passe et pourquoi le choix de ce pays?
Stéphane Fall : Je suis en partie originaire de ce pays que je connais bien et dont je parle la langue vernaculaire le wolof. C’est un pays d’accueil (Teranga Sénégalaise) et de paix (Diam). Les circonstances font donc de ce pays un site idéal pour l’amorce d’un tel projet qui fait d’ailleurs ici l’unanimité. La longue tradition d’entente et d’histoire qui le lie à la France n’est qu’un facteur favorable encore pour réaliser ce pont d’entente cordiale et féconde entre l’Afrique et l’Europe de demain.
4- Vous avez déjà effectué plusieurs missions dans ce pays ! En quoi consistaient-elles?
Stéphane Fall : Essentiellement à faire du reboisement pédagogique dans les Etablissements scolaires et à entretenir les pépinières qui servent à cet effet. Des rapports de mission sont disponibles.
5- Parlez-nous de l’impact de votre travail sur la vie des populations locales et de leur implication dans vos réalisations et vos projets.
Stéphane Fall : L’arbre est long à croître et ses bienfaits se font attendre par conséquent d’idoine façon. Les populations du pays et notamment les élèves et les enseignants sont ravis de ce projet et assurent de la façon la meilleure l’entretien et la préservation des travaux effectués au sein de leurs établissements. Il en va de même pour les populations et les autorités du pays. La plantation de l’Ecole Maternelle du village de Dakhar Bango réalisée en 2004 pour ne citer qu’elle, offre aujourd’hui aux enfants des fruits, un environnement ombragé et une source d’éducation tangible. Les exemples foisonnent. Les écoles concernées par notre action sont au Sénégal, en France, en Angleterre, Guadeloupe et au Maroc (en cours).
6- En février 2011, en marge du Forum Social Mondial (FSM) qui s’est déroulé à Dakar, le Maire de Clichy M. Gilles Catoire, en compagnie d’une délégation, a visité une de vos pépinières à Mboro. Comment cela s’est-il passé ?
Stéphane Fall : Fort bien ma foi. La délégation clichoise accompagné de M. Ndiaga Ndiaye représentant notre ville jumelle d’Ouakam a pu rencontrer les responsables de la ville de Mboro où nous sommes pour partie installés. Le Maire de Mboro M. Charles Sène qui se réjouit de notre présence dans sa commune a planté un arbre et puisé l’eau de notre puits avec M. Gilles Catoire, Maire de Clichy. La rencontre a été cordiale et l’accueil généreux.
Déjà, lors du Projet Ndox (juillet 2009), le Maire et les autorités de Mboro avaient témoigné de leur intérêt pour ce travail que nous réalisons au Sénégal et en particulier à Mboro . Il a fait une réception impeccable à tous les jeunes de Clichy présents ainsi qu’à la délégation municipale clichoise représentée par M. Setterahmane, Maire Adjoint aux Relations Internationales et à la Coopération décentralisée et Mme Ripert, Conseillère Municipale à la Jeunesse. A cette occasion aussi un arbre symbolique mais bien réel a été planté, qui se porte à merveille aujourd’hui. 2 ans déjà.
7- Quelle a été depuis sa création la réalisation qui a fait le plus la fierté des Brigades Vertes?
Stéphane Fall : La mobilisation des populations (de tout horizon) des autorités informées du Sénégal et de la France et des partenaires autour de notre travail. Leur soutien et leur fidélité. Toutes les belles réussites de plantation dans les écoles et au sein des communautés rurales. Les excellentes, fécondes et fraternelles relations qu’entretiennent grâce à ce travail, dans une correspondance suivie, les enfants de France et du Sénégal. Mais c’est sans compter avec beaucoup d’autres paramètres.
8- Quelles sont actuellement les difficultés auxquelles vous êtes confrontées en tant qu’association (en France et au Sénégal) ?
Stéphane Fall : Pas de difficulté majeure. Le terme d’association n’est que formel. Ce qui compte ce sont les hommes et les forces vives que cache l’expression comme l’arbre cache la forêt. Et la forêt est fantastique ici et là-bas. Des hommes et des moyens supplémentaires ne se refusent jamais et seront les bienvenus, car ils sont un moteur pour aller toujours plus fort vers l’objectif : un modèle de contribution au reboisement subsaharien.
Nous recherchons toujours de nouveaux partenaires. Nous tenons à saluer et à remercier nos partenaires actuels qui ont parfaitement compris l’intêret de nos actions et nous appuient fidèlement.
La Ville de Clichy La Garenne ( 92), les sociétés BIONOOR et FC TELECOM d’Aulnay sous Bois (93), la Société SVTP de Dakar, l’ONG Espoir pour la Santé (EPLS) basée à St Louis du Sénégal, la Fondation Véolia Environnement, les Associations B Live de Clichy, Emulation de Montrichard (41), Cévène Afrique de St Frézal de Ventalon (48), l'Association DIS basée au Chesnay (78), l’Association La Tribu de Pantin (93), l’OCEANIUM de Dakar ainsi que l’ensemble des localités où nous avons travaillé : Kaolack, Saint Louis du Sénégal, Mboro, Ngaye- Méckhé, Kahone, Keur- Mboucki, Ndiawdoune, Thilène, Ngatch-Naoudé, Ouakam ...
Interview de Stéphane Fall, chef de projets des Brigades Vertes de Clichy-la-Garenne
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